Love,
Une récente conversation avec des membres de ma famille m'amène ici aujourd'hui, un petit samedi en famille tout ce qu'il y a de plus banal. Je vous plante le décor, nous sommes chez une de mes soeurs (fervente chrétienne) et son mari (fervent musulman), je coiffe ma soeur et nous discutons de tout et de rien comme à notre habitude; mon beau-frère reste en retrait et nous laisse faire le "small-talk". De fil en aiguille nous abordons le sujet épineux de la spiritualité, ce qui ne manque pas d'éveiller un intérêt certain de la part de mon beau-frère et après quelques instants d'hésitation le couperet tombe : "De quelle confession es-tu au juste ?"
Je suis généralement assez discrète sur ces questions-là, sans être forcément fanatique les croyants sont généralement très peu tolérants à mon sens.
Pour en revenir à cet échange entre ma soeur et mon beau-frère, je tâche de bien choisir mes mots et explique calmement que je ne suis pas "religieuse" mais "spirituelle" et je fais une différence fondamentale entre ces deux notions. Tout au long de mon discours ce sont des yeux écarquillés qui me dévisagent puis à la fin un éclat de rire, un fou rire même de la part de ces messieurs dames.
Je ne comprends pas tout de suite. Entre deux éclats de rire ma soeur me lance "vraiment tu as besoin d'une délivrance ma soeur..."
Une délivrance ? Et pourquoi ça ? Le but de la religion n'est-il pas de trouver un équilibre intérieur, une ligne de conduite afin d'être en paix dans sa vie et avec les autres ? Pourquoi aurai-je besoin d'être délivrée de cette paix ?
S'ensuit une longue joute verbale entre le couple et moi, je comprends leurs arguments même si je suis en désaccord avec la plupart de ceux avancés, eux refusent catégoriquement d'entendre les miens. Ce que je décris comme ma spiritualité appartient forcément à une religion, je n'ai rien inventé et je veux me vanter d'avoir trouvé toutes ces doctrines par moi-même. C'est pure folie.
Je me résigne.
Ce qui m'amène à cette réflexion : Qu'est ce qui détermine notre spiritualité ?
En Afrique, du moins en Côte d'Ivoire on hérite en quelque sorte de sa religion et on embrasse naturellement celle de nos parents. La conversion à une autre religion est souvent considérée comme une haute trahison par nos anciens. Le ou la principal(e) intéressé(e) est accusé(e) de le faire pour cause d'endoctrinement, par amour (ce qui n'est pas une raison suffisante) ou pour des raisons occultes. Je force volontairement les traits ici hein, il y a aussi des familles très ouvertes qui entendent et comprennent cette décision, qui n'appartient qu'a nous à mon sens.
Ma conception de la spiritualité a beaucoup changé tout au long de ma vie, je l'ai d'abord héritée de mes parents à l'enfance puis j'ai tenté de faire mon chemin seule sans la béquille parentale et me suis noyée dans cette marée d'églises catholiques, protestantes et autres avant de faire un break bien mérité. Ma soeur et son mari, quand à eux, sont très ancrés dans la tradition (le bon comme le mauvais coté), ils se respectent et leur union est une réussite forte de leurs différences. Je ne veux pas leurs reprocher d'être interpellés lorsqu'ils sentent leurs modes de pensées attaqués; mais la religion n'enseigne-t-elle pas la tolérance?
Comme je le disais plus haut, les croyants, toutes religions confondues, sont les moins tolérants; il suffit de ne pas penser comme eux pour qu'ils tentent encore et toujours de te rallier à leur cause ou te rejeter. Il est pourtant possible de débattre, argumenter et entendre les arguments inverses sans vouloir absolument "coloniser" religieusement l'autre; l'interlocuteur garde ainsi toute sa liberté d'adhérer ou non à votre point de vue.
La foi, quelque soit ce en quoi l'on souhaite croire, est personnelle et cela quelque soit le nom que vous donnez à cette croyance. Nul besoin de convaincre qui que ce soit ou de se constituer un comité d'approbation.
Ce désir aliénant de plaire absolument à Dieu sous la forme d'une institution dirigée par l'Homme (nous savons combien celui-ci peut-être perverti), de plaire à ses pairs me dérange maintenant profondément. Se libérer de la dictature des religions et se libérer du "qu'en-dira t-on", la spiritualité castratrice ne passera pas (plus) par moi.
Je fais le choix de tomber en amour avec mon être tout entier, mon âme, mon corps, mon esprit. Embrasser mes qualités comme mes défauts, il ne peut y avoir de lumière sans une part d'obscurité. évidemment je travaille quotidiennement afin de m'améliorer et de pouvoir apporter plus encore à ceux qui m'entourent. Il est cependant difficile de donner ce que l'on n'a pas pour soi moi-même.
Désormais la spiritualité est pour moi la recherche d'un équilibre d'amour pour soi j'entends par la l'âme, l'esprit et le corps, d'amour pour les autres en faisant preuve d'une réelle écoute lors de nos échanges et enfin d'amour pour le monde (apprendre pour contribuer à l'univers).
Un article un peu perché pour certain, totalement illuminé pour d'autre mais un partage absolument nécessaire pour moi.
SPIRITUAL LOVE
SOURCE |
Spiritualité : Qualité de ce qui est esprit, de ce qui est dégagé de toute matérialité
Amour : Attachement profond et désintéressé à un être, un idéal, une valeur, un tout.
Une récente conversation avec des membres de ma famille m'amène ici aujourd'hui, un petit samedi en famille tout ce qu'il y a de plus banal. Je vous plante le décor, nous sommes chez une de mes soeurs (fervente chrétienne) et son mari (fervent musulman), je coiffe ma soeur et nous discutons de tout et de rien comme à notre habitude; mon beau-frère reste en retrait et nous laisse faire le "small-talk". De fil en aiguille nous abordons le sujet épineux de la spiritualité, ce qui ne manque pas d'éveiller un intérêt certain de la part de mon beau-frère et après quelques instants d'hésitation le couperet tombe : "De quelle confession es-tu au juste ?"
Je suis généralement assez discrète sur ces questions-là, sans être forcément fanatique les croyants sont généralement très peu tolérants à mon sens.
Pour en revenir à cet échange entre ma soeur et mon beau-frère, je tâche de bien choisir mes mots et explique calmement que je ne suis pas "religieuse" mais "spirituelle" et je fais une différence fondamentale entre ces deux notions. Tout au long de mon discours ce sont des yeux écarquillés qui me dévisagent puis à la fin un éclat de rire, un fou rire même de la part de ces messieurs dames.
Je ne comprends pas tout de suite. Entre deux éclats de rire ma soeur me lance "vraiment tu as besoin d'une délivrance ma soeur..."
Une délivrance ? Et pourquoi ça ? Le but de la religion n'est-il pas de trouver un équilibre intérieur, une ligne de conduite afin d'être en paix dans sa vie et avec les autres ? Pourquoi aurai-je besoin d'être délivrée de cette paix ?
S'ensuit une longue joute verbale entre le couple et moi, je comprends leurs arguments même si je suis en désaccord avec la plupart de ceux avancés, eux refusent catégoriquement d'entendre les miens. Ce que je décris comme ma spiritualité appartient forcément à une religion, je n'ai rien inventé et je veux me vanter d'avoir trouvé toutes ces doctrines par moi-même. C'est pure folie.
Je me résigne.
Ce qui m'amène à cette réflexion : Qu'est ce qui détermine notre spiritualité ?
En Afrique, du moins en Côte d'Ivoire on hérite en quelque sorte de sa religion et on embrasse naturellement celle de nos parents. La conversion à une autre religion est souvent considérée comme une haute trahison par nos anciens. Le ou la principal(e) intéressé(e) est accusé(e) de le faire pour cause d'endoctrinement, par amour (ce qui n'est pas une raison suffisante) ou pour des raisons occultes. Je force volontairement les traits ici hein, il y a aussi des familles très ouvertes qui entendent et comprennent cette décision, qui n'appartient qu'a nous à mon sens.
Ma conception de la spiritualité a beaucoup changé tout au long de ma vie, je l'ai d'abord héritée de mes parents à l'enfance puis j'ai tenté de faire mon chemin seule sans la béquille parentale et me suis noyée dans cette marée d'églises catholiques, protestantes et autres avant de faire un break bien mérité. Ma soeur et son mari, quand à eux, sont très ancrés dans la tradition (le bon comme le mauvais coté), ils se respectent et leur union est une réussite forte de leurs différences. Je ne veux pas leurs reprocher d'être interpellés lorsqu'ils sentent leurs modes de pensées attaqués; mais la religion n'enseigne-t-elle pas la tolérance?
Comme je le disais plus haut, les croyants, toutes religions confondues, sont les moins tolérants; il suffit de ne pas penser comme eux pour qu'ils tentent encore et toujours de te rallier à leur cause ou te rejeter. Il est pourtant possible de débattre, argumenter et entendre les arguments inverses sans vouloir absolument "coloniser" religieusement l'autre; l'interlocuteur garde ainsi toute sa liberté d'adhérer ou non à votre point de vue.
La foi, quelque soit ce en quoi l'on souhaite croire, est personnelle et cela quelque soit le nom que vous donnez à cette croyance. Nul besoin de convaincre qui que ce soit ou de se constituer un comité d'approbation.
Ce désir aliénant de plaire absolument à Dieu sous la forme d'une institution dirigée par l'Homme (nous savons combien celui-ci peut-être perverti), de plaire à ses pairs me dérange maintenant profondément. Se libérer de la dictature des religions et se libérer du "qu'en-dira t-on", la spiritualité castratrice ne passera pas (plus) par moi.
Je fais le choix de tomber en amour avec mon être tout entier, mon âme, mon corps, mon esprit. Embrasser mes qualités comme mes défauts, il ne peut y avoir de lumière sans une part d'obscurité. évidemment je travaille quotidiennement afin de m'améliorer et de pouvoir apporter plus encore à ceux qui m'entourent. Il est cependant difficile de donner ce que l'on n'a pas pour soi moi-même.
Désormais la spiritualité est pour moi la recherche d'un équilibre d'amour pour soi j'entends par la l'âme, l'esprit et le corps, d'amour pour les autres en faisant preuve d'une réelle écoute lors de nos échanges et enfin d'amour pour le monde (apprendre pour contribuer à l'univers).
Un article un peu perché pour certain, totalement illuminé pour d'autre mais un partage absolument nécessaire pour moi.
Merci pour ce billet qui résume parfaitement mon état d'esprit, mon cheminement et MA philosophie ! Je ne commente pas toujours mais je lis. Là j'étais obligée juste pour te remercier d'éveiller certains esprit à cette "difference".
RépondreSupprimerMerci Danielle 😊
SupprimerChacun est tellement persuadé de détenir la vérité absolue que l'on en oublie l'essence même de la spiritualité/religion. Dommage.
Merci pour ce billet qui résume parfaitement mon état d'esprit, mon cheminement et MA philosophie ! Je ne commente pas toujours mais je lis. Là j'étais obligée juste pour te remercier d'éveiller certains esprit à cette "difference".
RépondreSupprimerUn article dans lequel je me reconnais profondément.
RépondreSupprimerJe ne supporte pas les jugements que peuvent porter certaines personnes sur les croyances d'autrui, simplement parce que ces croyances sont différentes des leurs. La spiritualité oui, je suis comme toi, en tout cas avec le temps, mon âme et mon esprit s'épanouissent beaucoup plus à travers cette quête qu'au travers de la pratique d'une religion simplement héritée de la famille.
Merci beaucoup!!!
Ton article est génial.
Merci Manouchka, c'est exactement ca.
SupprimerIl y a certes quelque chose de rassurant à être avec des personnes qui partagent la même vision, mais il y a aussi quelque chose d'enrichissant à en entendre et enécouter d'autres.
Très bon article!
RépondreSupprimerJe partage ❤️
Merci ma compat #AllonsSeulement <3
SupprimerJe m'imagine tellement bien la scène avec la famille qui te regarde comme une folle prête pour l'asile. J'ai aussi eu le droit aux "On va prier pour toi, tu me fais pitié, que Dieu te pardonne".
RépondreSupprimerUn moment je me suis meme dit que je n'en parlerai plus et garderai cette part pour moi. Mais c'est plus fort que moi alors je partage avec d'autres et le fait de lire ton article ou rencontrer des gens qui, sans s'être concerté et sans être affilié à un mouvement religieux, ont cette philosophie de vie me fait du bien. Je me sens moins seule.
Comme je le dis toujours, je me sens plus spirituelle aujourd'hui que pendant les 15 ans que j'ai passé sur les bancs de l'église.
Et effectivement nous sommes plein de tolérance et d'amour et nous acceptons que l'autre ne pense pas comme nous, c'est juste dommage qu'ils n'en fassent pas de meme avec les gens qui pensent différemment. Pourtant toutes les religions ont le même fond : elles prônent l'amour. Elles devraient rassembler les gens plutôt que de les séparer... C'est ce qui se passe quand les hommes se chargent des affaires spirituelles malheureusement.
Je pourrais continuer longtemps et développer chaque point que j'ai évoqué (parce que je suis passé un peu rapidement d'une idée à l'autre) mais ça deviendrait trop long pour un commentaire.
Merci pour ton article, ce sont ce genre de choses qui m'indiquent que je suis sur la bonne voie.
Paix et amour